Banque populaire F.A.S.

Certains billets sont dessinés avec soin et relèvent presque de l’œuvre d’art. D’autres, conçus pour un usage éphémère, se présentent sous une forme beaucoup plus rudimentaire, mais ils n’en sont pas moins porteurs d’un message politique…

Après avoir occupé diverses fonctions chez Provigo et chez Loeb, Paul Gobeil s’est présenté aux élections provinciales du 2 décembre 1985. Élu sous la bannière libérale, il est choisi par Robert Bourassa comme ministre délégué à l’Administration et président du Conseil du trésor. Le premier ministre lui demande également de présider un « comité des sages » sur la réduction du rôle de l’État.

En même temps, le gouvernement et les syndicats du secteur public négocient les futures conventions collectives. Au printemps 1986, divers moyens de pression s’y ajoutent…

En juillet 1986, le comité présidé par Paul Gobeil dépose son rapport ; celui-ci propose d’abolir une vingtaine d’organismes parmi lesquels le Conseil de la langue française, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, la Commission de protection de la langue française et la Régie du logement. Cette proposition de politique, surnommée l’« État-Provigo » – en référence à l’« État-providence » qu’elle vise à abolir -, se heurte évidemment à l’opposition de divers groupes de la société civile et, en particulier, des syndicats.

La Presse, 6 septembre 1989

Les négociations dans le secteur public n’avançant guère, une série de grèves – dont certaines illégales – débute au Québec dans les secteurs de la santé, des services sociaux, de l’enseignement collégial et de l’aide juridique. Pour y mettre fin, le gouvernement libéral fait adopter au mois de novembre une loi d’exception (Loi 160) prévoyant de très lourdes sanctions contre les syndiqués de l’État si les services essentiels ne sont pas maintenus dans le réseau de la santé et des services publics : perte éventuelle de 20 % du salaire par période de paye ; retrait du privilège du syndicat de retenir les cotisations des membres à la source pendant 12 semaines pour chaque jour de grève.

On peut présumer que c’est à cette époque que la Fédération des Affaires sociales, affiliée à la C.S.N., émet un billet d’appui aux travailleurs du secteur de la santé…

Billet uniface d’apparence grossière, le dessin et les inscriptions étant manuscrits. Il porte les signatures de Robert Bourassa, premier ministre du Québec, et de Paul Gobeil, ministre délégué à l’Administration et président du Conseil du trésor.

À droite, un soleil souriant

Inscriptions :

Banque populaire
FAS / $ 3,5% / CSN
Valide pour 1 repas gratuit à la cafeteria

Caractéristiques :

  • Appellation : « Banque populaire F.A.S. » ; « F.A.S. / C.S.N. »
  • Date d’émission : 1986.
  • Émetteur : Fédération des Affaires sociales (C.S.N.).
  • Tirage : inconnu.
  • Dimensions : 156 mm x 69 mm.
  • Couleurs : noir sur papier vert-bleuâtre clair.
  • Valeur faciale : 3,50 $.
  • Numéro de série : aucun.
  • Signature : Robert Bourassa et Paul Gobeil.
  • Inscription aux listes et catalogues : Polq 32 (Labbé).

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