Chèque Parti anti-québécois

Rares sont les chèques politiques… Ils ont le même objectif que bien des billets politiques : dénoncer un programme ou une action d’un parti, comme d’un gouvernement. À ce titre, ils méritent l’intérêt des collectionneurs.

Au début des années 1980, le Québec fait face à une grave récession économique, les taux d’intérêt atteignent un niveau jamais connu, les fermetures d’usine se multiplient et les finances publiques sont en difficulté. Le gouvernement cherche à réduire le salaire des fonctionnaires et de l’ajuster aux rémunérations (en baisse) observées dans le secteur privé.

Les employés de l’État – et les syndicats qui les représentent – s’y opposent, effectuant des débrayages et manifestant de diverses façons parmi lesquelles la diffusion de billets politiques : le chèque des fonctionnairesSyndicat des Fonctionnaires Provinciaux du Québec (S.F.P.Q.) ; le billet de l’Association Professionnelle des Technologistes Médicaux du Québec (A.P.T.M.Q.) ; le Bérudollar, du Syndicat de Professionnels du Gouvernement du Québec.

Le gouvernement québécois décide quand même d’imposer les conditions de travail et d’interdire les grèves illégales en adoptant des décrets et des lois :

  • Projet de loi no68 : Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les régimes de retraite (juin 1982). Celui-ci réduirait l’indexation des pensions à l’IPC (indice des prix à la consommation) diminué de 3% et donnerait lieu à des récupérations d’environ 1 milliard $ sur 3 ans.
  • Projet de loi n° 70 : Loi concernant la rémunération dans le secteur public (juin 1982). Ce projet de loi prolongerait les conventions collectives, imposerait aux salariés une baisse uniforme des salaires de 20% entre le 1er janvier et le 31 mars ainsi qu’une suppression de l’avancement automatique d’échelons, équivalant à quelque 700 millions $.
  • Projet de loi no105 : Loi concernant les conditions de travail dans le secteur public (décembre 1982). Il comprenait les décrets et dispositions tenant lieu de conventions collectives pour les secteurs public et parapublic.
  • Projet de loi no111 : Loi assurant la reprise des services dans les collèges et les écoles du secteur public (février 1983). Il avait pour fonction de forcer le retour au travail des enseignants qui avaient déclenché la grève le 26 janvier précédent.

C’est dans ce contexte qu’un syndicat – la C.E.Q. ? ou l’un des autres qui représentaient les enseignants – décide d’émettre un autre pseudo-chèque symbolisant leurs récriminations.

Le numéro du chèque fait bien sûr référence aux quatre projets de loi mentionnés précédemment et le montant, au Bérudollar ainsi qu’à Yves Bérubé, le président du Conseil du Trésor à cette époque.

Chèque uniface

Lignes de fleurs de lys, sur fond gris. En haut et à gauche, le logo, légèrement modifié, du Parti québécois.

Inscriptions :

Chèque no 66-70-105-111 [les numéros des projets de loi]
Folio 300 000
17 février 1983 [date de l’entrée en vigueur du projet de loi 111]
Payez à l’ordre de Parti Anti-Québécois $ 1,11
La somme de un Bérudollar et 11 cents

Nom

RE : Campagne de financement / Fabrication syndicale

NON-NÉGOCIABLE

Caractéristiques :

  • Appellation : « Chèque – Parti anti-québécois ».
  • Date d’émission : février 1983.
  • Émetteur : Syndicat ?
  • Dimensions : 157 mm x 70 mm.
  • Couleurs : bleu et rouge sur papier blanc.
  • Valeur faciale : 1 Bérudollar et 11 cents.
  • Tirage : inconnu.
  • Numéro de série : 68-70-105-111.
  • Signatures : aucune.
  • Inscription aux listes et catalogues : aucune.

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