Banque de la République 2023

En 2024, les billets politiques sont moins à la mode qu’au siècle dernier. Ils demeurent quand même d’excellents moyens de promouvoir une cause et de souligner un moment de l’histoire ; ce que montre éloquemment cette série de billets, probablement émis en 2023, et pour lesquels nous ne connaissons malheureusement ni l’auteur ni l’origine.

En 1970, Les Chevaliers de l’Indépendance – un mouvement politique québécois, défenseur de la langue française et des droits des Québécois – avaient émis un billet afin de se faire connaître et de recueillir des fonds pour ses activités.

   

C’est ce même concept qui a été repris récemment (en 2023?) pour produire une série de quatre billets sous le même titre de la Banque de la République du Québec. À défaut de savoir qui, quand et pourquoi ces billets ont été émis, on peut au moins déterminer quelles peintures ont inspiré le créateur de ces illustrations.

L’avers de chaque billet présente, sur le côté, le portrait d’un « patriote » : Ludger Duvernay, Jean-Olivier Chénier, François-Marie-Thomas-Chevalier de Lorimier et Louis-Joseph Papineau. En haut, dans un bandeau, l’inscription « Banque du Québec ». En dessous l’indication « du Québec », entre deux fleurs de lys ; la valeur du billet (dix piastres, vingt piastres, cinquante piastres, cent piastres). Au centre, les mentions : « Ce billet est garanti par / les richesses naturelles / de la future république » et « Négociable entre membres / indépendantistes seulement ».

En filigrane, sous le portrait : « La patrie ou la mort » (v2, v3) ou « Aide-toi et le ciel t’aidera » (v1, v4).

À l’avers, des illustrations diverses avec, au-dessus, dans un bandeau, l’inscription « Banque de la République du Québec ». En bas, la valeur du billet.

Variété 1 : Duvernay

 

Ludger Duvernay, né le 22 janvier 1799 à Verchères et mort le 28 novembre 1852 à Montréal, a été un imprimeur, un éditeur, un journaliste, et un homme politique du Bas-Canada. Il fut député à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada pour le Parti patriote, responsable de la publication du journal La Minerve et l’un des fondateurs de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. (Wikipédia)


Médaille émise
par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal,
à l’occasion de son 50e anniversaire, en 1884. (Source : Numisbids)

 

Le revers du billet montre le banquet de fondation de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, le 24 juin 1834.

Premier banquet Saint-Jean-Baptiste [1].

Variété 2 : Chénier

 

Jean-Olivier Chénier (9 décembre 1806-14 décembre 1837) a été l’un des chefs de file de la rébellion des Patriotes au Bas-Canada. (Wikipédia)

Au revers du billet, une reproduction de la Fresque des patriotes peinte sur l’extérieur d’une maison de Saint-Eustache.

[2]

Variété 3 : De Lorimier

   

François-Marie-Thomas-Chevalier de Lorimier (Saint-Cuthbert, 27 décembre 1803 – Montréal, 15 février 1839, à l’âge de 35 ans) est un notaire et chef patriote canadien-français. Trouvé coupable de haute trahison par les autorités à la suite des rébellions de 1837-1838, il est condamné à mort et est pendu à la prison du Pied-du-Courant de Montréal.

La Société Saint-Jean-Baptiste le considère comme un héros national québécois. (Wikipédia)

Le revers du billet est lui aussi inspiré d’une fresque – Hommage aux patriotes – peinte sur une maison de Saint-Eustache.

[3]

Variété 4 : Papineau

   

Louis-Joseph Papineau, né le 7 octobre 1786 à Montréal (province de Québec) et mort le 23 septembre 1871 à Montebello (Québec), est un homme politique et avocat canadien-français ; il est le grand-père du journaliste Henri Bourassa.

Il fut député durant 28 ans et président de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada durant 22 ans. Dès 1815, il est à la tête du Parti canadien (aussi appelé Parti patriote) qui lutte pour des réformes constitutionnelles fondées sur les principes britanniques. Il est de ce fait une figure centrale de la rébellion des Patriotes. Lorsque sa tête est mise à prix par les autorités coloniales britanniques en 1837, il s’exile aux États-Unis, puis en France. Il ne revient au pays qu’après l’amnistie générale de 1845.

Il est l’une des plus grandes figures du nationalisme canadien-français. De nombreux néonationalistes Québécois se réclament encore de son héritage. (Wikipédia)

À son revers, le billet présente Papineau prononçant un discours…

Papineau s’adressant à la foule [4]

Caractéristiques :

  • Appellation : « Banque de la République (2023) ».
  • Date d’émission : 2023?
  • Émetteur : Inconnu.
  • Dimensions : 153 mm x 70 mm
  • Couleur : gris brunâtre.
  • Valeur faciale : 10 piastres, 20 piastres, 50 piastres, 100 piastres.
  • Numéro de série : rouge.
  • Signature : aucune.
  • Inscription aux listes et catalogues : aucune.

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[1] Détail d’une huile sur toile de Joseph Charles Franchère (1909). Archives nationales du Québec à Montréal.

[2] 20, rue Saint-Eustache. Conception et réalisation de la fresque : MuraleCréation.
Photographie : Jean-Luc Marret.

[3] 91, rue Saint-Eustache. Conception et réalisation de la fresque : MuraleCréation. La fresque Hommage aux patriotes 1837-1937 – Vieux-Saint-Eustache. Les anciens métiers (vieuxsainteustache.com)

[4] Charles William Jefferys. Papineau s’adressant à la foule. Aquarelle. Bibliothèque et Archives Canada. Recherche dans la collection – Papineau addressing a crowd (bac-lac.gc.ca)